Comment automatiser la lecture
Selon une étude de 2018 menée par la DEPP auprès de jeunes participants à la journée jeune et citoyenneté, 1 jeune sur 10 rencontre des difficultés de lecture, et la moitié d’entre eux sont en situation d’illettrisme. Pour mener ce combat contre l’illettrisme, l’acquisition des fondamentaux en matière de lecture est devenu un enjeu majeur et l’automatisation de la lecture, un processus incontournable.
Ce résultat de l'étude de la DEPP démontre qu’apprendre à lire n’est pas si simple. Cependant, pour la plupart des lecteurs habiles que nous sommes, il est bien ardu de comprendre en quoi lire peut être difficile. Tout simplement parce que nous n’avons pas conscience du travail et de l’effort que fournit l’apprenti lecteur pour automatiser la lecture.
Or, cette automatisation prend du temps. Elle démarre au cycle 1 en grande section. L'enfant doit d'abord développer sa conscience phonémique. Soit la capacité à concevoir la parole comme une suite d’éléments distincts et limités (les phonèmes). Par exemple, dans le mot fil, segmenter les 3 phonèmes du mot « fil » : /f/, /i/, /l/) tout en faisant simultanément l’acquisition des correspondances graphème-phonème élémentaires.
Selon Stanislas Dehaene, « Il faut d’abord que l’enfant maîtrise parfaitement le décodage : qu’il sache passer, automatiquement, des lettres aux sons, sans effort de mémoire. »
C’est quoi, automatiser la lecture ?
Automatiser la lecture, c’est ne plus lire lettre par lettre, mais les prendre en compte ensemble, en un coup d’œil. Plus on lit, plus on progresse dans l’automatisation de la lecture et mieux on lit.
Une lecture qui n’est pas automatisée est source de fatigue car elle mobilise un grand effort de concentration. En maîtrisant le décodage, les capacités cognitives de l’enfant sont alors libérées pour se focaliser sur le sens du texte.
L'automatisation des procédures de décodage avec Les Alphas
La méthode Les Alphas se distingue par :
1 - une approche centrée sur l’intérêt des enfants
2- une progression à respecter pour l’acquisition des correspondances graphophonologiques
Ces deux caractéristiques facilitent l’automatisation des procédures de décodage.
La méthode choisit non pas des mots qui sont courants dans le langage familier, mais ceux qui se déchiffrent facilement pour l’enfant.
Exemple : Au niveau 1 de la méthode, le mot « ravi » sera utilisé à la place de « content ».
Ainsi, le choix du vocabulaire a son importance.
Prenons l’exemple avec le mot « maison ». Ce mot, simple du point de vue de la compréhension, s’avère complexe dans le déchiffrage. D’une part, il contient deux sons complexes : « ai » et « on ». D’autre part, la lettre « s » change de prononciation.
Pour travailler l’automatisation de la lecture, la méthode Les Alphas propose une lecture de textes adaptés, pour lesquels les enfants sont capables de déchiffrer la quasi-totalité des mots et de réutiliser ces mots dans un autre contexte. Ainsi, le traitement du mot est vu de différentes manières.
Exemple :
1- Lecture de mots proposés,
2- Proposition d’illustration, qui permet à l’enfant de se créer une image mentale,
3- Réutilisation des mots dans un texte lacunaire.
Lecture de mots et association de l'illustration (fichier d'activités des Alphas niveau 1 : correspondance graphophonologique élémentaire)
Lecture de mots placés dans une phrase, avec association de l'illustration correspondante, pour chaque phrase
(fichier d'activités des Alphas niveau 1 : correspondance graphophonologique élémentaire)
La prononciation du mot
La lecture du nouveau mot entraîne obligatoirement une recherche de sa signification. L’enfant va mettre une image mentale sur le mot lu, afin de se représenter son concept.
Pour construire le lexique orthographique et travailler l’automatisation du décodage, les mots sont ensuite réutilisés dans un autre contexte tel qu’une phrase ou une petite histoire.
Extrait du fichier d'activités des Alphas, avec texte lacunaire
Cette démarche où l’on travaille conjointement le décodage et la recherche de sens est appliquée dès le niveau 1 de la méthode.
Le décodage fait donc partie des premières étapes indispensables pour entrer dans la lecture. Mais c'est en multipliant les expositions à la lecture que l'enfant améliorera sa lecture. Favoriser des temps de lecture est la clé pour automatiser la lecture, en proposant des ouvrages adaptés au niveau de décodage afin de ne pas décourager le jeune lecteur et stimuler son envie de lire. Car plus l’enfant lit, plus il progresse et plus il aura envie de lire.
Dans la même catégorie
- Mieux appréhender les difficultés d’apprentissage de la lecture avec la méthode LES ALPHAS
- Manipuler les syllabes – Phonologie
- Infographie : la progression de la méthode LES ALPHAS
- Préparer l’évaluation mi-parcours au CP en français
- Étude du code au CP avec LES ALPHAS, une entrée par le son ou par la lettre ?